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Stéphane Séjourné, ministre des affaires étrangères : « La crise humanitaire à Gaza crée des situations indéfendables et injustifiables dont les Israéliens sont comptables »

Nommé le 11 janvier à la tête de la diplomatie française, l’ancien eurodéputé a enchaîné ces dernières semaines une visite en Ukraine et une tournée au Proche-Orient. Face à la menace « existentielle » que représente la Russie, il explique la proposition d’Emmanuel Macron de renforcer la présence occidentale en Ukraine. Près de cinq mois après le début de la guerre à Gaza, il estime aussi « urgent » de parvenir à un « cessez-le-feu durable », jugeant le blocage de l’aide alimentaire par Israël « injustifiable ».
La crise humanitaire à Gaza est catastrophique depuis plusieurs semaines, voire plusieurs mois. Et cela crée des situations indéfendables et injustifiables dont les Israéliens sont comptables ; il faut qu’Israël l’entende. Nos efforts auprès des autorités israéliennes pour augmenter le nombre de points de passage et de camions humanitaires n’ont pas été satisfaits. La famine ajoute à l’horreur. Les gens attaquent le peu de convois qui passent ; les responsabilités sur le blocage de l’aide sont clairement israéliennes. Comme nous avons été très clairs après les attaques du 7 octobre [2023] pour rappeler le droit d’Israël à se défendre, on doit être clair sur les dérives dans Gaza.
La Cour internationale de justice [CIJ] et la Cour pénale internationale sont saisies. Sur le volet génocide, je ne souhaite pas que ce mot soit utilisé politiquement, notamment par les oppositions [en France], parce qu’il y a une question d’intentionnalité qu’il revient à la justice internationale de trancher. Je veux tordre le cou à cette idée du deux poids, deux mesures qu’on peut entendre de la part d’un certain nombre d’Etats. Il suffit de regarder nos votes aux Nations unies, notre mobilisation humanitaire…
Non, et notre rôle est de le dire publiquement. Ce que demande la CIJ correspond à ce que le gouvernement français demandait avant même cette décision. Nous le disons aussi au gouvernement israélien. Aujourd’hui, on est dans une impasse sur Rafah et une opération militaire telle que les Israéliens la conçoivent serait un nouveau désastre humanitaire ; nous faisons tout pour l’éviter.
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